Visite de Khared-Zhar la souterraine,
l'ancienne province naine

Conseillers de Khared-Zhar

Nom Titre
Miyu Finwe Conseillère de Khared-Zhar
Responsable de la zone autonome du Sanctuaire de Sélène

Extrait traduit de la Chronique du Sage - 3 :
Khared-Zhar la souterraine, l'ancienne province naine

L'intégralité de la Chronique du Sage - 3 : Khared-Zhar la souterraine, l'ancienne province naine est disponible ici, avec notamment le texte non traduit.

KHARED-ZHAR

Les égouts, le Sanctuaire des Enfants de l'Haruspice, le Sanctuaire de Sélène

Les portes d'entrée avaient été retirées et l'espace comblé. Il ne restait là qu'une trappe fort discrète. Un jour peut-être, l'homme construirait par dessus sans savoir, sans se souvenir. Puisse cependant la mémoire ne pas lui faire défaut comme aux Nains ! Les lieux étaient toutefois loin d'être déserts. Ouvrant la trappe, j'aperçus au-dessous un tas de bûches mal équilibrées : assurément, il ne serait pas possible de remonter par là mais bien plutôt de se briser une jambe. En bas, je reconnus le labyrinthe à l'entrée de Khared-Zhar, mais transformé par l'homme depuis ma visite précédente. On aurait dit davantage des égouts pour la ville, désormais, selon la coutume humaine d'évacuer les eaux. D'autres créatures s'en satisfaisaient visiblement : chauves-souris, rats bruns, verts-de-vase m'accueillirent avec leurs cris usuels. Quelques murs avaient été percés, semble-t-il. Afin d'assurer ma tranquillité, je lançai un sort d'invisibilité. Si les Nains s'y connaissaient en architecture, l'Homme s'y connaît lorsqu'il s'agit de se perdre et de perdre les siens : je me retrouvai dans un cul-de-sac avec pour seule consolation un coffre fermé. Ne perdant pas de temps à chercher une clef de fer, je repris mes recherches, en évitant les branches qui moisissaient à certaines extrémités des couloirs. Un portail enfin. Curieux portail en vérité. J'en examinai le mécanisme. Les Enfants de l'Haruspice avaient manifestement des ressources inattendues, car il s'agissait d'un portail qui fonctionnait selon une volonté établie combinée à une évaluation de la foi. Décelant l'existence d'une telle serrure magique, j'en conclus que seuls quelques Enfants de l'Haruspice bien placés pouvaient activer et désactiver le portail.


Un bruit de pas vint par l'Est, je reculai dans l'ombre du couloir Sud, écrasant dans ma précipitation un rat querelleur, dont le piaillement fut vite étouffé par ma botte. Une femme se dirigeait droit vers le portail, manifestement activé, si bien que j'emboîtai le pas à la femme au moment où elle disparut dans la lumière du cadre. Mon sort d'invisibilité fut décidément une idée heureuse, car je débouchai au milieu d'une grande salle faiblement éclairée par des feux au sol. Marchant rapidement vers le mur Ouest sans me préoccuper des objets encombrant mon chemin, je parvins à la Salle du Jugement. Un homme livide s'y tenait assis sur un tabouret, face à cinq ombres alignées et menaçantes. Un sablier bruyant rompait le silence et égrenait les minutes -les minutes restant à vivre pour l'accusé. Celui-ci était placé face à un miroir dont le reflet montrait sa peur, l'angoissant davantage encore. L'une des ombres se leva et vint vers moi. En réalité, elle poursuivit sans me remarquer jusqu'à la Salle des Potions, où, repoussant les potions de soins légers, elle sélectionna un élixir de pureté et une fiole noire dont je ne pus déduire le contenu -sans doute un poison, en tous cas aussitôt administré au récent condamné qui hurlait son désespoir.

Dans la procession qui s'ouvrit, je découvris la grande salle où j'étais arrivé : c'était la Salle des Tortures. Un grand pentacle de feu et de crânes de démons luisait en s'étalant au centre. Les divers procédés classiques furent appliqués à l'homme, sous l'œil vigilant de quelques enfants, assis sur des tonneaux plus loin et balançant leurs jambes de contentement. L'homme ne fut pas achevé, car ce qu'il en restait devait être apporté à la Salle du Bûcher. Le bois sec était prêt. Le feu couvait. Il n'attendait qu'à être attisé. Une rangée d'urnes funéraires montrait, le long de la paroi voisine, le sort réservé aux traîtres. L'une d'entre elles était posée près du bûcher, sans doute en vue d'une utilisation prochaine. Un détail curieux me frappa : en retrait, vers la Salle du Jugement, se tenait un jeune enfant, un balai fermement serré dans ses mains. L'homme n'était pas encore consumé que l'on songeait déjà à nettoyer les restes. Profitant de ce que tous étaient concentrés sur le feu, je partis à l'opposé.

Voici l'Ecole, où les enfants reçoivent l'instruction de leurs aînés. Plus loin, la Salle de Vie. Quelques vieillard tendus discutaient, assis sur leurs chaises, et répartissant le contenu de paniers épars sur le sol. Un souffle m'appela sur la droite. Par une fissure du mur, j'aperçus les sous-sols du Temple. Assez large pour que j'y pusse passer, mais trop incommode pour en revenir, je la laissai là et je repartis sur la gauche. Dépassant la Salle à Manger où étaient préparés le pain et le repas du soir, je trébuchai malencontreusement sur du bois mort, et me rattrapai in extremis au pilier. Quelle surprise ! Ils brûlaient au toucher. Un profane aurait juré que le démon brûlait à l'intérieur. Par chance, tout le monde, à part les vieillards, était occupé au bûcher et je pus traverser la Réserve alimentaire sans encombre, jusqu'à l'extrémité Ouest du Sanctuaire des Enfants de l'Haruspice. Une nouvelle fissure, faite à dessein apparemment, laissait filtrer la lueur du soleil couchant. Quittant les lieux, je découvris que je me trouvais alors à l'Ouest de la montagne de la ville, près du pont de la rivière.


Il me fallut donc revenir à la trappe, la nuit tombant tout à fait et ma main me faisant mal. "La mer est proche", me dis-je. "Les inondations doivent être fréquentes et les égouts doivent être inaccessibles à ce moment-là, bien que le reste semble mieux protégé." Plus familier avec le labyrinthe, j'évitai cette fois-ci les quelques coffres sans intérêt pour me retrouver face à un mur étrange. A travers une fente, j'entrevis des hommes mal rasés, jouant avec leur dague en novices. Le mur semblait solide, bien qu'il n'eût suffit que d'une série de boules de feu pour le faire s'effondrer, j'en suis certain. Je traversai donc le labyrinthe dans l'autre sens, vers l'ouest, m'égarant à nouveau comme un cul-de-sac le prouvait. Avec une sensation de déjà vu, ce cul-de-sac se révéla n'être qu'une voie à moitié comblée vers les sous-sols du Temple. Grommelant, je rebroussai chemin et parvins à un second mur étrange, identique au premier, mais que je détruisis sans perdre de temps, ma patience atteignant sa limite. Comme il fallait s'y attendre, trois assassins me tombèrent dessus, et je les envoyai ad partes sans mot dire.

Je remarquai la lueur provenant de l'escalier. C'était ce qui m'avait attiré vers les murs étranges. Descendant, je compris qu'il s'agissait de feux de camp. Une rangée de portes s'alignait devant moi et je les ouvris sans tarder. En observant les murs, je reconnus l'endroit. Il s'agissait du Sanctuaire de Sélène datant de l'époque elfique, sur le chemin de la Cité d'Ebène en quittant Elridanor, et que les Nains avaient conservé, à l'entrée de l'ancienne province de Khared-Zhar. Khared-Zhar signifie "souterraine" dans leur langue. Les phases de la Lune constituaient l'unique motif des fresques. Retirant mon sort d'invisibilité, inutile dans ce lieu sacré où je savais que je serais bien accueilli, vu que je ressemblais à un pèlerin simple et sans apprêt, je parcourus à l'aise les diverses salles. Notant l'importante réserve de bois, je dépassai la Réserve Alimentaire, et je retrouvai, avec un sourire, la Salle de Vie, soigneusement aménagée. Je pus constater les modifications humaines qui y avaient été ajoutées. Ainsi, par un mécanisme astucieux, un pan de mur s'ouvrait et se refermait automatiquement derrière soi, dévoilant une volée de marches : un passage vers une étagère d'une des maisons de la ville. Mais cela ne m'intéressait pas et je continuai, par delà le Dépôt des Samaritains, longeant l'escalier Est, jusqu'au Puits Sacré. Me penchant sur cette fontaine divine, je retrouvai comme attendu le croissant de Lune, signe de Sélène, qui s'y reflétait par une ouverture au plafond, remontant au travers d'un mur des égouts jusqu'à la surface. Grâce à l'eau, je soignai enfin la légère brûlure de ma main.

A quelques pas de là, j'entendais une femme qui expliquait comment crocheter portes et coffrets verrouillés. M'approchant d'une porte entrebaîllée, je compris que c'était là l'Ecole des Sélénites. Une grande fissure lézardait le mur en face. Je ne sais pourquoi je me dis alors que les liens avec les sous-sols du Temple étaient bien fréquents. Refermant la porte, je fus attiré par le fumet d'un poulet : la Cuisine était proche, ainsi que la Salle à Manger où quelques enfants jouaient autour du feu. Notant avec intérêt la présence d'un éboulis, je poussai les gravats de mon bâton. Je ne pus retenir un sourire en coin : il y avait quelque chose, par là, qu'on voulait empêcher de monter. J'avais mon idée sur la question et je me rendis donc au centre du Sanctuaire de Sélène, à la Salle de Réunion. Des tabourets étaient rangés en cercle, et, dans un coin, je constatai avec amusement la présence d'un tabouret isolé, sans doute pour un éventuel enfant puni. Mon attention se focalisa sur un nouvel éboulis. Demeurant pensif quelques instants, je n'eus que cette phrase : "Splendeur et fierté des Ténèbres, cela ne serait-il pas ta tombe, Zhar-Dhoum ?"


Lois et décrets régissant la Province de Khared-Zhar

Les zones de la Province de Khared-Zhar qui ont été retrouvées sont régies par plusieurs textes. Voici celui qui précise le statut du Sanctuaire de Sélène et des égouts de LightHaven.

Nous, Roi Théodore de Goldmoon, pieux et large, très attaché à la préservation des sanctuaires des dieux, des Esprits et de tous les mouvements philosophiques respectueux des lois du Royaume, tenons accorder un statut spécifique à ces sanctuaires.

C'est pourquoi nous créons le statut de zone autonome. Le territoire couvert par toute zone autonome reste attaché de façon irrévocable à la Couronne de Goldmoon. Les responsables de ces zones, nommés "Conseillers", n'y disposent pas de pouvoir législatif. Ils ont l'oreille de notre personne et disposent d'un large pouvoir d'autonomie en rapport avec l'administration et la gestion de la zone. Par conséquent, les zones autonomes ne sont pas du ressort des administrations respectives des villes les plus proches. Les Conseillers sont aptes à prendre toute mesure, dans le périmètre de la zone autonome qu'ils administrent, afin de maintenir l'ordre et en particulier de lutter contre les Enfants de l'Haruspice. Les Conseillers, seuls responsables des zones autonomes aux yeux de la Couronne, de notre personne et de la Cour de Justice, peuvent enfin solliciter l'intervention de la Garde Royale en cas de nécessité.

Est déclarée zone autonome le Sanctuaire de Sélène, dans la Province de Khared-Zhar, zone administrée par la Haute Prêtresse de Sélène Miyu Finwe, Conseillère de Khared-Zhar. Les égouts de LightHaven, situés au-dessus du Sanctuaire de Sélène, sont du ressort de l'administration du Baron de LightHaven.

Proclamé ce dix-neuvième jour du mois d'Hikhatim-Bion, dans la troisième année après le Cataclysme, douzième année de règne de Théodore le Bon.

Le Roy Théodore XIII.

Visite des lieux

Les images suivantes présentent les vues de l'entrée de Khared-Zhar, qui a été mise au jour et rendue accessible suite aux informations révélées par le document écrit dans la langue des derniers Nains. L'entrée de l'ancienne province naine se compose d'un labyrinthe, aujourd'hui égouts de la ville de LightHaven et accessible par l'Auberge de Halam, mais aussi du Sanctuaire des Enfants de l'Haruspice datant de l'époque humaine, et du Sanctuaire de Sélène, datant de l'époque elfique.

Des travaux de recherche sont entrepris, afin de savoir que ou qui désigne "Zhar-Dhoum", dont l'épitaphe semble être "Splendeur et fierté des Ténèbres" : de nombreux crânes nains sont incrustés dans le sol dans cette zone.

(Afin de mieux visualiser les images, il est possible de les enregistrer en local, et de les rouvrir ensuite : elles seront à une taille bien plus grande)